L’élevage
Amateurs et professionnels
Le nombre d’éleveurs d’équidés est important : il dépasse légèrement le nombre de 43 500, mais ce chiffre s’entend de tout propriétaire qui possède au moins une jument ayant été conduite à la saillie au cours de l’année. En fait, 80 % des éleveurs de chevaux de sang ne font saillir qu’une ou deux juments à l’année et entrent, de ce fait, dans la catégorie des amateurs. Il doit être mentionné, par ailleurs, que l’insémination artificielle est interdite.
Elever le meilleur cheval avec le souci de l’origine
En effet, parmi les caractéristiques d’un cheval de course, l’origine est une chose importante qui entre pour une bonne part dans son prix de vente et est prise en compte par le parieur avisé lorsqu’il effectue ses choix.
Les professionnels de l’élevage se situent soit dans des haras spécialisés à cette fin – ce qui est pratiquement toujours le cas pour les chevaux de pur sang – soit dans des exploitations agricoles qui peuvent, pour certaines d’entre elles, pratiquer également l’élevage de bovins et pour lesquelles l’élevage d’équidés constitue alors un supplément non négligeable.
L’activité d’élevage conduit, après naissance et croissance du poulain, à sélectionner ceux dont les qualités sont suffisantes pour devenir des chevaux de courses, à les dresser à cet effet afin de pouvoir ensuite les commercialiser, si l’éleveur ne désire pas les faire courir sous ses couleurs. On peut estimer que ces activités représentent plus de 8 000 emplois à temps plein.
De l’éleveur au propriétaire
Les ventes peuvent s’effectuer à l’unité ou faire l’objet de ventes collectives comme la plus célèbre d’entre elles : celle qui a lieu chaque été à Deauville pour les yearlings de pur sang.
L’éleveur français possède une sorte de « droit de suite » sur les chevaux qui courent sur les hippodromes de France. En effet, aux prix de courses proprement dits, qui reviennent aux propriétaires, s’ajoutent, pour les mêmes chevaux gagnants, des primes aux éleveurs qui se sont élevées, globalement, en 2005, à 47,5 millions d’euros.
De plus, les éleveurs sont pleinement associés au fonctionnement de l’institution des courses. Nombre d’entre eux, parmi les plus importants, font partie, aux côtés des propriétaires, des conseils d’administrations et comités des sociétés de courses.
L’organisation des courses
Qu’il s’agisse des courses quotidiennes ou des grandes rencontres, l’organisation des courses suppose que soient assurés en permanence l’entretien des hippodromes, des pistes, l’accueil des « acteurs » et du public. Au préalable, les sociétés devront avoir défini le calendrier et les prix réservés aux premiers arrivants de chacune d’entre elles.
De la fédération nationale
des courses françaises…
Les sociétés de courses sont regroupées au sein de la « Fédération Nationale des Courses Françaises » qui traite des activités générales communes aux deux spécialités trot et galop, fournit une aide aux sociétés de province à travers le Fonds commun de l’élevage et des courses, gère, pour la province, les problèmes de contrôle antidopage et certaines oeuvres sociales et est également chargée de la gestion du Fonds Éperon qui constitue une contribution des sociétés de courses au cheval de sport, de loisir et de travail.
… Aux sociétés de courses…
Le nombre de sociétés de courses est de 242, dont deux dans les départements d’Outre-Mer, Martinique et Guadeloupe, mais 41 d’entre elles n’organisent qu’une réunion par an, 83 deux à trois réunions et seules 18 sociétés de province organisent entre 21 et 70 réunions annuelles.
Un large éventail de métiers au service des courses
Les sociétés de courses parisiennes que l’on appelle sociétés-mères parce qu’elles sont appelées, entre autres, à définir les règles pour l’ensemble de la discipline et à coordonner les relations de leur spécialité avec leurs homologues étrangers, à savoir France Galop pour les courses au galop et la Société d’Encouragement à l’Élevage du Cheval Français (trot), emploient un personnel à plein temps ainsi qu’un personnel commun qui forme le Groupement Technique des Hippodromes Parisiens, pour l’entretien des pistes et des bâtiments, la gestion des entrées et des parkings et la logistique des courses, et un Laboratoire des Courses Hippiques chargé, en premier lieu, des analyses liées au contrôle antidopage.
Ces deux activités représentent 280 emplois à temps plein pour le GTHP et une cinquantaine pour le LCH. En outre, les deux sociétés possèdent, pour 47,5 % de chacune d’entre elles (5 % pour le PMU), la chaîne de télévision thématique Equidia qui est diffusée actuellement sur le câble et le satellite. En revanche, la presse écrite spécialisée est totalement privée.
En province, seules les sociétés des villes importantes disposent d’un personnel permanent, les plus petites, celles qui n’organisent que quelques rencontres, voire une seule, par an, emploient des bénévoles et des commerciaux. Au total, le personnel salarié représente quelque 420 emplois à temps plein.
L’entraînement des chevaux
Entraîneurs, lads, jockeys, drivers, un travail au quotidien
Les chevaux de courses, qu’ils soient galopeurs ou trotteurs, sont des athlètes qu’il convient d’entraîner quotidiennement et de préparer à la compétition. Ces tâches sont la mission des entraîneurs, aidés par les lads, les jockeys et drivers.
Elles s’effectuent sur des terrains d’entraînement qui, pour la région parisienne, sont situés à Chantilly et Maisons-Laffitte pour le galop et Grosbois pour le trot.
En règle générale, à l’exception des amateurs, les chevaux de galop sont confiés par leurs propriétaires à des entraîneurs.
En ce qui concerne le trot, il arrive que les propriétaires soient aussi les drivers et effectuent de surcroît l’entraînement de leurs chevaux.
Un mode de rémunération à part
Les entraîneurs, lorsqu’ils ne sont pas aussi les propriétaires, sont rémunérés par un prix de pension du cheval auquel s’ajoute un intéressement sur les prix de courses que peuvent remporter les chevaux dont ils ont la charge. On dit qu’un entraîneur est public lorsqu’il s’occupe de chevaux appartenant à plusieurs propriétaires et privé s’il est au service d’une seule écurie. Qu’ils soient publics ou privés, professionnels ou amateurs, les entraîneurs doivent disposer d’une licence d’entraînement délivrée par les sociétés-mères qui ont également compétence pour les autorisations de monter et de faire courir.
Le nombre d’entraîneurs professionnels est, pour toute la France, d’un peu plus de 1 800. Ils emploient environ 3 800 salariés auxquels s’ajoutent 780 jockeys et 420 drivers.
Missions de l’Afasec
Pour assurer la formation et la protection sociale de ces personnels, les sociétés de courses et leurs organismes communs ont créé une Association de Formation et d’Action Sociale des Salariés des Écuries de Courses, (AFASEC), qui est chargée d’une mission de formation en alternance aux métiers liés aux courses, à l’élevage et à la sélection des chevaux dans cinq écoles Chantilly, Grosbois, Craignes, Cabriès et Mont de Marsan, qui disposent en outre de foyers d’hébergement et de restauration collective.
L’AFASEC assure, en outre, la prévoyance des salariés des écuries, des jockeys et drivers qu’elle finance à 50 % pour les premiers et à 100 % pour les suivants. Elle intervient également pour aider à la reconversion de personnes dont l’activité n’est pas sans risques et a même créé un atelier protégé, dénommé EPONA, qui accueille actuellement 38 handicapées.
Le financement de ces actions est assuré pour la moitié par une contribution du fonds des gains non réclamés, l’autre par une participation des familles et des entraineurs aux dépenses scolaires, par le prix des pensions dans les foyers, par le produit de la taxe d’apprentissage ainsi que par des subventions du ministère de l’Agriculture.
Les autres activités autour
de l’hippodrome et des chevaux
Ceux qui fréquentent ou ont fréquenté les grands hippodromes savent qu’il y existe également des restaurants, mais ceux-ci font, en général, l’objet de concessions et n’ont une activité que durant la période, plus ou moins longue, où sont organisées les courses. Ils n’entrent pas dans la gestion directe des hippodromes.
Beaucoup d’autres activités se rattachent, de manière importante mais non exclusive, à l’existence des courses de chevaux, qu’il s’agisse des selliers, des bourreliers et des maréchaux-ferrants, des vétérinaires et des équipes de recherche travaillant sur les équidés, des activités de transport des chevaux, de leur alimentation, des assurances, où certains cabinets sont spécialisés dans l’activité hippique, des fabricants de matériels et équipements destinés aux hippodromes et autres installations de la filière du cheval.
En outre, sans compter la chaîne de télévision Equidia, l’activité hippique, via la presse spécialisée ou la presse et les radios généralistes, engendre environ 350 emplois.
Au total, on peut dire que l’activité hippique dans son ensemble, et les courses pour une bonne part, assure environ 5 400 emplois dans ces activités annexes.