L’organisation des courses hippiques en France

Qu’il s’agisse des courses quotidiennes ou des grandes rencontres, l’organisation des courses suppose que soient assurés en permanence l’entretien des hippodromes, des pistes, l’accueil des « acteurs » et du public. Au préalable, les sociétés devront avoir défini le calendrier et les prix réservés aux premiers arrivants de chacune d’entre elles.

Les sociétés de courses sont regroupées au sein de la « Fédération Nationale des Courses Françaises » qui traite des activités générales communes aux deux spécialités trot et galop, fournit une aide aux sociétés de province à travers le Fonds commun de l’élevage et des courses, traite, pour la province, les problèmes de contrôle antidopage et certaines oeuvres sociales et est également chargée de la gestion du Fonds Éperon qui constitue une contribution des sociétés de courses au cheval de sport, de loisir et de travail.

Le nombre de sociétés de courses est de 242, dont deux dans les départements d’Outre-Mer, Martinique et Guadeloupe, mais 41 d’entre elles n’organisent qu’une réunion par an, 83 deux à trois réunions et seules 18 sociétés de province organisent entre 21 et 70 réunions annuelles.

Les sociétés de courses parisiennes que l’on appelle sociétés-mères parce qu’elles sont appelées, entre autres, à définir les règles pour l’ensemble de la discipline et à coordonner les relations de leur spécialité avec leurs homologues étrangers, à savoir France Galop pour les courses au galop et la Société d’Encouragement à l’Élevage du Cheval Français (trot), emploient un personnel à plein temps ainsi qu’un personnel commun qui forme le Groupement Technique des Hippodromes Parisiens, pour l’entretien des pistes et des bâtiments, la gestion des entrées et des parkings et la logistique des courses, et un Laboratoire des Courses Hippiques chargé, en premier lieu, des analyses liées au contrôle antidopage. Ces deux activités représentent 280 emplois à temps plein pour le GTHP et une cinquantaine pour le LCH. En outre, les deux sociétés possèdent, pour 47,5 % de chacune d’entre elles (5 % pour le PMU), la chaîne de télévision thématique Equidia qui est diffusée actuellement sur le câble et le satellite. En revanche, la presse écrite spécialisée est totalement privée.

En province, seules les sociétés des villes importantes disposent d’un personnel permanent, les plus petites, celles qui n’organisent que quelques rencontres, voire une seule, par an, emploient des bénévoles et des commerciaux. Au total, le personnel salarié représente quelque 420 emplois à temps plein.

Au total, on peut dire que l’activité hippique dans son ensemble, et les courses pour une bonne part, assure environ 5 400 emplois dans ces activités annexes. Comme nombre d’activités, les courses de chevaux sont confrontées à un certain nombre de défis et problèmes. Le premier, qui est propre au secteur, est la baisse croissante du public sur les hippodromes. À cet égard, le succès des grandes réunions ne peut masquer le fait qu’à Paris comme en province les réunions ordinaires ne réunissent plus une assistance importante et ceci d’autant plus que les parieurs ont maintenant les moyens de suivre les événements sans avoir à quitter leur domicile ou en regardant le spectacle dans des points de vente équipés à cet effet. Les sociétés parisiennes ont entrepris avec quelque succès une action de soutien à la fréquentation des hippodromes, notamment le dimanche, mais il semble bien que la décroissance tendancielle d’ensemble ne puisse être véritablement enrayée. Le second tient à la baisse du nombre de propriétaires, notamment dans le secteur du galop, tant pour des motifs économiques que fiscaux. Les difficultés se répercutent, évidemment, sur l’ensemble de la filière. Elles ont conduit les sociétés-mères à prévoir diverses actions d’accompagnement et le ministre du Budget à envisager des mesures spécifiques dont l’impact ne pourra être mesuré qu’à terme. Le troisième, que l’on peut qualifier, selon le jargon moderne, de « sociétal », concerne une question très à la mode, celle des addictions aux jeux. Même si les paris hippiques, qui réclament, pour la plupart des joueurs, une phase préparatoire d’étude et de documentation, favorisent moins que d’autres jeux une attitude compulsive, il n’en demeure pas moins que le secteur des courses a répondu à cette préoccupation : le PMU a créé en son sein un groupe de travail sur la thématique du jeu responsable et engagé une action de formation des personnels des points de vente ; en outre, il apporte son soutien à l’association SOS joueurs qui vient en aide aux personnes présentant des comportements excessifs. La question la plus importante demeure, cependant, la concurrence qui s’exerce non seulement avec les autres jeux autorisés par le gouvernement français mais, surtout, avec celle qui, via Internet, provient de sites situés hors du territoire. Ces sites peuvent proposer des prises de paris qui offrent, outre un très grand anonymat, des retours qui, dans la mesure où ils agissent en parasites de compétitions hippiques qu’ils n’organisent pas et pour lesquelles ils ne supportent aucune dépense, peuvent offrir des taux de retour au parieur supérieurs à ceux du PMU. Certes, des poursuites ont été engagées à l’encontre de certaines de ces sociétés, mais leur situation géographique rend difficile l’exécution des sanctions qui pourraient être prononcées. Il est probable qu’il faudra trouver, à l’avenir, des remèdes spécifiques, faute de quoi l’ensemble de la filière hippique pourrait être sérieusement ébranlée. Au total, en 2010, les courses hippiques ont représenté 6,5 millions de parieurs, 6 000 bénévoles et 1 million de visiteurs sur les hippodromes. La filière rassemble 180 000 chevaux de courses, 12 000 éleveurs, 3 000 entraîneurs et 4 000 jockeys ou drivers.